Titre : |
Study of sampling frequency and comparison of cover estimation methods for ground vegetation assessment in the French RENECOFOR network |
Type de document : |
Imprimé |
Auteurs : |
Jean Luc Dupouey (1958-) ; Laurence Bourjot ; Sylvaine Camaret ; Jean-François Dobremez ; Françoise Forgeard (1949-) ; Jean-François Picard (1944-) ; Jean Touffet |
Année de publication : |
1998 |
Importance : |
65 p. |
Langues : |
Anglais (eng) |
Catégories : |
[CBNPMP-Thématique] Monitoring, suivi [CBNPMP-Thématique] Climax, succession plantes, dynamique végétation [CBNPMP-Thématique] Méthode d'analyse en écologie (échantillonnage, méthode de calcul) [CBNPMP-Thématique] Echantillonnage, méthode de calcul [CBNPMP-Thématique] Hétérogénéité de la station, grains, aire minimale
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Résumé : |
Dans le cadre des programmes annuels de suivi à long terme de la santé des forêts européennes, l’étude de la dynamique de végétation a été reconnue comme un thème important permettant de suivre l’impact des changements environnementaux sur les écosystèmes forestiers. La végétation herbacée est en effet à la fois un bio-indicateur des conditions environnementales (fertilité du sol, climat, bilan hydrique…), mais aussi une composante importante des écosystèmes forestiers (biodiversité, compétition avec les essences arborescentes…) dont il importe de connaître les évolutions à long terme. Malheureusement, les méthodes actuellement utilisées en Europe pour le suivi à long terme de la végétation diffèrent fortement d’un pays à l’autre. De façon à aider à l’homogénéisation de ces méthodes, nous avons étudié deux problèmes méthodologiques posés par le suivi à long terme de la végétation, sur 14 placettes du réseau français RENECOFOR : 1/ trois méthodes d’estimation du recouvrement des espèces ont été comparées en termes d’efficacité quant au nombre d’espèces inventoriées et à la présence possible de biais d’estimation du recouvrement. Ces trois méthodes sont : a) la méthode des transects : c’est la méthode classique de Braun-Blanquet, basée sur l’estimation visuelle de l’abondance-dominance des espèces, sur une échelle ordinale de 6 degrés. Cette estimation est faite, pour chaque placette du réseau RENECOFOR, dans 8 transects de 100m² (50m x 2m). Quatre sont situés dans un enclos, quatre hors de l’enclos. B) la méthode des carrés : le recouvrement est estimé visuellement dans 25 carrés de 1m² dans chacun des 8 transects précédents (soit 200 carrés au total par placette RENECOFOR), sur une échelle de 0 à 100%. C) la méthode des points-contact : on compte le nombre de contacts de chaque espèce avec une aiguille enfoncée tous les 20cm le long d’une ligne de 50m, centrée sur chacun des 8 transects précédents (soit 2000 points relevés par placette). Cette comparaison a été effectuée dans 3 placettes du réseau RENECOFOR, dans 3 domaines bioclimatiques contrastés (sub-continental - placette CHS57a -, montagnard - placette SP26 – et atlantique - placette CHS35), une ou deux fois par an pendant deux ans. 2/ On a étudié par ailleurs les variations intra et inter-annuelles significatives de la richesse spécifique et de la composition en espèces. Une seule visite annuelle permet de recenser 88% de la richesse spécifique totale et deux visites permettent d’atteindre un taux moyen de 95%. Les variations intra-annuelles sont d’une amplitude plus faible que les variations inter-annuelles. La variabilité inter-annuelle de la composition de la végétation est faible en regard des autres sources de variation, en particulier spatiale. Ces variations d’une année sur l’autre ont été en particulier inférieures à une dérive progressive de la végétation, apparue nettement dans presque toutes les placettes malgré la faible période de temps étudiée (3 ans). Les variations inter-annuelles du recouvrement ont été plus importantes que celles de la présence-absence des espèces. En raison de ce faible niveau de variabilité inter-annuelle de la composition des communautés végétales forestières, nous concluons qu’une fréquence faible d’échantillonnage est suffisante pour le suivi à long terme des changements de végétation : des intervalles de 5 ans sont suffisants. La tendance observée dans presque toutes les placettes est liée à une augmentation progressive du nombre d’espèces relevées chaque année. Ce taux d’apparition de nouvelles espèces tend à diminuer au cours des 3 années d’observation. Nous concluons donc que cette tendance est surtout liée à un biais d’observation, les observateurs améliorant d’année en année leur taux de découverte des espèces dans les placettes de mieux en mieux connues. Dans un seul cas (placette CHS57a du Nord-Est de la France), cette tendance s’est accompagnée d’une augmentation de la fréquence des espèces nitrophiles, indiquant les effets éventuels de changements environnementaux. Parmi les trois méthodes comparées, la méthode des transects est de loin la plus efficace en termes de nombre d’espèces trouvées : deux à quatre fois plus d’espèces observées avec cette méthode qu’avec les deux autres pour un temps d’observation donné. Cependant, la méthode des carrés est plus efficace (25% à 60% d’espèces en plus) que la méthode des transects quand les deux méthodes sont comparées à surface échantillonnée égale et non à temps d’observation égal. Les estimations de recouvrement par les trois méthodes ne sont pas cohérentes. De nombreux biais semblent exister pour chaque méthode. Les différences entre équipes, ou entre strates de végétation pour une équipe donnée montrent clairement la grande part de subjectivité existant pour toutes les méthodes d’estimation du recouvrement même pour la méthode des points contact supposée a priori objective. Les forts recouvrements sont correctement estimés par les trois méthodes, la plus précise étant probablement dans ce cas la méthode des points contact. Pour les valeurs plus faibles de recouvrement, aucune méthode ne semble adéquate. La plupart des espèces que nous avons observées ont un recouvrement de moins de 0,5%, souvent beaucoup moins, atteignant couramment des valeurs aussi faibles que 0,05%. A ces faibles niveaux de recouvrement, aucune méthode n‘est efficace. Dans la gamme des valeurs intermédiaires (entre 0,5% et 50%), la méthode des carrés est probablement la plus satisfaisante. Tant que nous ne savons pas si les effets à long terme des changements environnementaux se marqueront plus rapidement dans les valeurs de recouvrement que dans la présence-absence des espèces, et plutôt sur les espèces à fort recouvrement que sur celles à faible recouvrement, il n’est pas possible de conclure quelle est la meilleure méthode à employer parmi les trois testées. Cependant, nos résultats montrent que la méthode des points contact est sans dote très mal adaptée, et que la méthode des carrés a un coût très élevé pour une garantie limitée de précision. Si, comme on peut s’y attendre, les changements interviennent en priorité sur la présence-absence des espèces de faible recouvrement (qui représentent la majorité des espèces forestières), la méthode des transects est la plus efficace pour le suivi à long terme des évolutions de la végétation forestière. |
Permalink : |
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Dupouey, Jean Luc (1958-), Bourjot, Laurence, Camaret, Sylvaine, Dobremez, Jean-François, Forgeard, Françoise (1949-), Picard, Jean-François (1944-), Touffet, Jean
, 1998.
Study of sampling frequency and comparison of cover estimation methods for ground vegetation assessment in the French RENECOFOR network.
, .
65 pp.
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